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mardi 21 juin 2011

La fin honteuse du Dragon de Wantley

Bon avant toute chose, vu que cet article sera mon 30ème traitant de folklore, je vais tenter spécialement de fêter ça en les publiant sur un fil de la toile (relié à ma fiche vous l'aurez parié), histoire d'en faire profiter les pauvrets qui ne sont pas tombés au bon moment, les nostalgiques éventuels, les acharnés aussi rares que du crin de Licorne et pour ulcérer les autres (ya pas de petits plaisirs).

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas parlé de Dragons (pour ce sujet il sera dur de me faire taire). Je m'en vais donc prestement remettre les choses en place avec une légende anglaise
assez peu commune :"La fin honteuse du Dragon de Wantley".

Gravure représentant le duel de More et du Dragon.

Durant le règne d'Elisabeth I (Angleterre), le Dragon du domaine de Wantley terrorisait les habitants du petit village de Wortley (faut rester dans la tradition du "w"), dans le Yorkshire.

Ce Dragon donc, avait la mauvaise habitude de déraciner les arbres, boulotter les vaches laitières et maltraiter tous les humains qu'il rencontrait. Longtemps les habitants du village durent supporter ses méfaits, pour finalement se tourner en désespoir de cause vers More de More Hall, un grand chevalier local, un peu trop porté sur ce qui se cache sous le jupon des demoiselles.



More accepta de débarrasser la région du Dragon mais, à la condition que la veille et le matin de la bataille, une demoiselle à la peau blanche et aux cheveux noirs, l'enduise d'huile et l'aide à s'habiller. Tandis que toutes les jeunes filles brunes à la peau claire de la région tentaient (traduisez : se crêpaient le chignon) de convaincre les anciens de leur confier cette "importante mission", More se rendit à Sheffield, où il fit confectionner par un maître armurier une armure métallique recouverte de pointes d'acier longues de quinze centimètres (je penche pour une sorte de harnois-plein clouté amélioré).

Dans la soirée, il rentra à Wortley avec son costume digne de la rencontre entre un cactus et la révolution industrielle et regagna son manoir, impatient de retrouver la demoiselle choisie par les villageois.

Le lendemain matin, il se leva très tard, l'air étonnamment fatigué (ben tiens). Aussi, pour lui redonner des forces, les paysans lui apportèrent-ils six pintes de bière (une bière c'est deux tartines comme on dit), qu'il avala d'un trait avant de partir en quête du Dragon. Connaissant le puit où celui-ci venait régulièrement s'abreuver, More s'y dissimula et, lorsque la bête arriva, bondit à l'extérieur et le frappa violemment à la mâchoire. Surpris par cette attaque en traître, la créature blessée réagit en répandant dans sa direction un tombereau d'excréments fumants (je vous passe les détails).


Peinture retraçant de manière personnelle le duel de More.

Le combat qui s'engagea ensuite dura deux jours et demi, à l'issue desquels aucun des deux adversaires ne réussit à blesser l'autre. More était aussi bien protégé par son armure que le Dragon l'était par ses grandes écailles vertes. Finalement, le chevalier saisit le monstre par les hanches et le fit tourner sur lui-même (après deux jours de combat et un Dragon qui doit bien faire au moins quinze fois son poids j'ai un léger doute de la chose...), de manière qu'il lui présente son arrière-train. Il avait entendu dire par les villageois que c'était le seul point vulnérable du Dragon (la honte de la famille Draconique), et il était justement temps de vérifier cela. Levant le pied droit, chaussé d'une botte métallique (un soleret ?) fort pointue, il frappa de toutes ses forces...


Poussant un hurlement de douleur (et de honte) , le "monstre" bondit en l'air, tourna six fois sur lui-même (origine peut-être du terme : faire six fois le tour de son slip ?), puis s'effondra sur le sol. Pendant quelques instants encore, il s'agita et geignit, puis il lâcha un dernier flot d'excréments et mourut. More put alors paisiblement regagner son manoir, où l'attendait sa masseuse aux cheveux noirs et une nouvelle jarre d'huile.

Idraemir
 

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